Quels sont les differents vaccins anti-covid existants?

Les vaccins à ARN : Comirnaty (Pfizer/BioNTech), Moderna et CureVac/Bayer
Ils consistent à injecter des fragments d’ARN qui codent pour exprimer la protéine S, protéine présente en temps normal à la surface du virus SARS-CoV-2. C’est cette petite protéine S qui va activer le système immunitaire ; lorsque ce dernier sera en contact avec le virus, il s’activera plus vite et pourra alors le combattre.
Pour le moment réservés aux personnes fragiles de plus de 75 ans, ces vaccins sont disponibles dans les grands centres de vaccination. L’efficacité de ces vaccins s’élève à 52 % pour la première dose et à 95 % lorsque la deuxième dose est injectée 21 à 28 jours plus tard. Les effets indésirables sont très rares (1 pour 100 000 en moyenne). On ne connaît pas encore la durée de l’immunité ; elle serait d’au moins 6 mois, peut-être un an.
Les vaccins à vecteur viral (= à adénovirus) : AstraZeneca (et Johnson&Johnson/Janssen à venir)
Ils consistent à injecter un virus non pathogène dans lequel on a inséré un fragment codant pour la protéine S. Comme précédemment, cette protéine S va être synthétisée, reconnue par le système immunitaire et lui permettre de combattre le coronavirus le jour où il sera en contact.
Pour l’AstraZeneca, il est réservé à ce jour aux personnes entre 50 et 74 ans compris avec comorbidités et aux plus de 75 ans avec ou sans comorbidité. Ces vaccins sont administrés par les médecins généralistes et les pharmaciens à partir de la mi-mars. L’efficacité du vaccin AstraZeneca est d’environ 62 % après une injection et de 82 % après injection des 2 doses : la deuxième est à espacer de 9 à 12 semaines (de préférence 12). De nouvelles études en « vraie réalité » faites en Ecosse ont même montré une efficacité de 94 % quelque soit l’âge.
Les effets indésirables les plus fréquents (1 personne sur 10) sont le plus souvent légers (fatigue, douleurs musculaires ou articulaires, maux de tête, frissons ou fièvre, nausées, diarrhées), des étourdissements et éruptions cutanées ont été observées chez moins de 1 personne sur 100. Là encore, la durée de protection est aujourd’hui inconnue.
Concernant le vaccin de Johnson&Johnson destiné aux personnes de plus de 18 ans, il a été autorisé par l’agence du médicament américaine, la FDA, le 27 février 2021. Son principal avantage est qu’il ne nécessite qu’une seule injection.
Les vaccins protéiques : Novavax
Ces vaccins contiennent directement un fragment antigénique du virus, c’est-à-dire des protéines de sa surface pour qu’elles activent le système immunitaire.
Pas encore commercialisé, les premiers résultats d’essais cliniques du Novavax publiés en février 2021 montrent une efficacité globale de 89,3 % (95 % contre le virus original et 85 % contre la variant britannique). Pour le moment, les tests ont été réalisé avec injection de 2 doses à 21 jours d’intervalle. Les effets indésirables observés sont sensiblement les mêmes que pour les autres types de vaccins.
Les vaccins à virus inactivé : Valneva
Ces vaccins contiennent directement le virus qui a été préalablement inactivé, on injecte donc le virus « mort » pour activer le système immunitaire. Les essais cliniques pour le vaccin VLA2001 du laboratoire français Valneva ont débuté le 16 décembre 2020, avec un protocole de 2 doses espacées de 21 jours. Les résultats sont attendus pour avril 2021 pour espérer avoir une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en octobre 2021
Comment ce vaccin est arrivé si rapidement ? N’est-ce pas dangereux d’injecter des vaccins avec si peu de recul ?
Si des vaccins ont pu être élaborés si rapidement, c’est grâce à plusieurs facteurs :
un soutien financier aux chercheurs sans précédent ;
des processus de vérification accélérés avec des analyses au fur et à mesure plutôt qu’en une seule fois à la fin de l’étude. Pour autant, les procédures habituelles ont été rigoureusement toutes suivies.
les coronavirus ont déjà été étudiés lors des précédentes alertes (SARS-CoV en Asie en 2003 et MERS-CoV en Arabie Saoudite en 2012) et pour le SARS-CoV-2, la séquence de sa protéine S fut rendue publique dès janvier 2020 ;
la technologie d’ARNm est étudiée depuis plus de 20 ans et est à la base de certains vaccins (contre Zika par exemple), c’est donc une technologie connue.
Il ne faut donc pas s’inquiéter de cette rapidité d’élaboration qui s’explique par les grands moyens mis en œuvre, puisque toutes les étapes ont été rigoureusement suivies.
Faut-il vraiment se vacciner avec 2 doses plutôt qu’une dose ?
La première dose du vaccin à ARNm Comirnaty ne protège qu’à 52 % contre 95 % lorsque la deuxième dose a été faite. De plus, que la population ne reçoive qu’une dose au lieu de deux favoriserait encore plus l’émergence de variants. Il est donc très important de recevoir la 2ème dose au moment indiqué par votre médecin.
Les vaccins à ARN peuvent-ils modifier l’ADN humain ?
A aucun moment l’ARNm ne rentre dans le noyau des cellules et il n’existe pas dans notre organisme d’enzyme permettant la synthèse d’ADN à partir d’ARN. Cet ARN est injecté localement, il reste très peu de temps dans l’organisme et il n’ira jamais jusqu’aux organes reproducteurs, il ne peut donc pas être transmis d’une génération à l’autre.
Pour rappel, ces vaccins ne sont pas des OGM et ils ne contiennent aucun adjuvant.
Rassurez-vous donc : les vaccins à ARNm n’ont strictement aucune possibilité de modifier l’ADN humain. Quant aux effets indésirables, ils ont déjà été décrit plus haut en fonction du vaccin : ceux-ci restent bénins dans la plupart des cas, et il y a bien bien plus de bénéfice à se faire vacciner que de risque.
Je suis enceinte / je suis facilement allergique, dois-je me faire vacciner ?
Concernant les femmes enceintes ou allaitantes, il est très peu probable qu’il y ait un risque quelconque à se faire vacciner, mais en attendant des études validées, il n’est pour l’instant pas dans les recommandations de se faire vacciner quand on est enceinte ou allaitante.
Pour les personnes ayant des antécédents d’allergies graves de type anaphylactique, la HAS recommande d’éviter de se faire vacciner en attendant de plus amples études. Bien sûr, si vous êtes allergique à l’un des excipients, il ne vaut mieux pas se faire vacciner.
J’ai déjà eu la Covid-19, dois-je me faire vacciner ?
Il n’est pas indispensable de se faire vacciner si vous avez déjà eu la Covid. Si toutefois vous souhaitez vous faire vacciner quand même, parlez-en à votre médecin, sachant qu’il faut respecter un délai de 3 mois minimum depuis le début de vos symptômes avant de vous faire vacciner.
Le vaccin est-il obligatoire ? Faudra-t-il se munir d’un passeport vaccinal ?
Il est bien sûr possible de se faire remettre un certificat de vaccination à l’issu de celle-ci, mais se faire vacciner n’est aucunement obligatoire aujourd’hui.
Source:
https://www.has-sante.fr
https://www.ansm.sante.fr